• Chantal Dupille appelle à l'intégration de la Russie dans l'U.E.

     
     
    Dimanche 24 août 2008

     


    Novodevichiy Convent
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    Novodevichiy Convent




    Intégration de la Russie dans l'Europe,
    ou désintégration de l'Europe
    dans une guerre mondiale ?
    Il faut choisir.
    Avant le Ier septembre.

    Chantal Dupille dénonce la désinformation, une fois de plus,
    le prétendu choc Occident-Russie
    dans lequel on voudrait nous entraîner,
    et appelle à la Sagesse :
    La Russie n'est pas notre ennemie,
    c'est nous, dans le sillage des Etats-Unis,
    qui l'avons décidé arbitrairement. 
    Elle a sa place en Europe, pleinement.

    Pour une grande Europe,
    pour un monde multipolaire.
    Et pour la paix
    .



    Ce qui est Russe m'interpelle. Je suis d'origine russe, par ma mère Ukrainienne. Et je me sens profondément slave. Sensible, créative, entière.

    Par curiosité, j'ai voulu découvrir le pays de ma mère, voici une trentaine d'années, à titre personnel. Je suis partie pleine de préjugés, ceux qu'on vous plante dans la tête à longueur de désinformation : Pas de liberté, la dictature, la pauvreté pour tous...

    Au risque de décevoir tous les grincheux, j'ai pu circuler partout, ouvrir toutes les portes. Peut-être avais-je derrière moi un agent du KGB, en tous cas il a été très discret puisque je ne m'en suis pas aperçue. Et j'ai vu un pays où il n'y avait pas de chômage, pas de délinquance, pas de clochards, pas de misère. Tout le monde avait un toit, certes exigu, mais pour le prix d'une voiture, parce que les Russes considéraient que c'était l'équipement le plus nécessaire. Oui, pas l'automobile ! 

    Le métro ne coûtait presque rien, et chaque citoyen pouvait bénéficier de la crèche, de l'école, de l'université, des soins, des équipements de loisirs, gratuitement. Les produits de première nécessité étaient subventionnés. Cerise sur le gâteau, les écrivains étaient rémunérés, à condition de ne pas critiquer le gouvernement. Normal, non ?

    L'Occident a tout fait pour contenir le communisme - et la Russie. Victorieusement. Et la puissance russe s'est désintégrée, avec Eltsine au pouvoir. Les vampires des pays  "démocratiques" se sont emparés, à bas prix, des richesses des Russes.  Ainsi, le centre de Moscou s'est vidé de ses habitants, relégués à la périphérie et surtout à la rue, au profit des oligarchies du monde "libre". Le pays a été pillé. La mafia s'est installée, des grosses fortunes sont nées, souvent fruits de la pire corruption, et la pauvreté a gangréné le pays. Des hordes d'enfants ont pris possession de la rue, partageant le bithume avec les retraités privés de leurs pensions, bientôt rejoints par les fonctionnaires sans fonction. La Russie a dévalué sa monnaie et s'est retrouvée en rupture de paiement. Ses habitants se sont consolés avec la Wodka, et la durée de vie a décliné dangereusement. L'ogre américain jubilait : L'ancien rival communiste était exsangue.

    Et Poutine est arrivé, Poutine, la coqueluche des Russes, leur idole ! On les comprend. Joueur d'échec, sportif, musclé, une volonté de fer et une détermination sans faille, le nouveau maître du Kremlin se moque des honneurs, de l'argent, des prébendes. Il a accepté le pouvoir par amour pour son pays, pour redresser la Russie, pour servir son peuple. Une denrée rare, aujourd'hui, où l'on se saisit du pouvoir à des fins personnelles, pour accroître sa fortune ou son prestige, sinon les deux. En s'aplatissant à qui mieux mieux devant les Américains.

    Et la Russie s'est redressée, et la Russie a reconquis sa place dans le monde. Au premier rang. Désormais, il faut compter avec elle, avec ses compétences scientifiques et techniques, une croissance économique forte, une armée réorganisée et modernisée, une assurance et un dynamisme retrouvés, une parfaite maîtrise spatiale, et bien sûr des ressources minières à rendre jaloux ceux qui sont moins gâtés - comme les Américains, justement. Terriblement dépités.

    Le terrain d'affrontement est moins idéologique, aujourd'hui, bien qu'on reproche à la Russie son autoritarisme centralisateur aux relents totalitaires, son absence de goût pour la démocratie selon les critères occidentaux : Il s'est déplacé. Les Etats-Unis ne tolèrent pas d'autre puissance que la leur. Le monde, pour eux, doit rester unipolaire, dominé, bien peu démocratiquement, par eux, encore eux, toujours eux, et personne d'autre. Les prétentions hégémoniques n'ont pas changé. Les Russes doivent être contenus - c'est ce que l'on appelle la politique de "containment", d'encerclement : Géographiquement, bien sûr, car la Russie, une par la culture et la langue, a la taille d'un Empire; militairement, en installant des bases américaines sur sa périphérie; économiquement, en la privant, notamment, de son monopole du transport du gaz et du pétrole. 

    L'arrogante Amérique a provoqué le chaos georgien. Ce pays du Caucase, en réalité dirigé par Washington, et en partie formé militairement par Israël, a attaqué l'Ossétie, au mépris des lois internationales, en bombardant des civils, et même un hôpital, et en tuant des Casques bleus russes.

    Les médias occidentaux ont fustigé la barbarie russe. La guerre de propagande a pris le relais. Le nouvel ennemi des Européens, c'est désormais la Russie. Comme au temps de la guerre froide. Et tant pis pour le ridicule. Un ridicule qui peut tuer....

    Mais la Russie a triomphé. Par sa rapidité, par son efficacité, par sa retenue, par sa maîtrise parfaite des événements. On sent la main de Poutine. Oui, désormais il faut compter avec la Russie. Elle a retrouvé sa place, la première, dans le concert des grandes nations.  Et c'est une bonne chose, pour l'équilibre du monde. Un monde unipolaire, dominé par l'hégémonique Amérique, est dangereux. Inhumain. Condamné, à terme.

    Alors, doit-on craindre la bouillonnante Russie ? Personnellement, je dis non. Un non franc et massif. Et motivé.

    La Russie peut-être une chance pour le monde, et pas seulement pour son équilibre. Mais aussi pour la paix. A condition qu'on n'entretienne pas l'idée, artificielle et pernicieuse, du choc de civilisations. Du choc Est-Ouest, et plus seulement barbarie (arabe, ou musulmane) - civilisation (occidentale) comme on le prétend.

    Si la guerre contre la terreur hitlérienne a été gagnée, contrairement à ce qu'on laisse croire, ce n'est pas à cause des Américains. C'est essentiellement grâce à la Russie, qui a marqué un coup d'arrêt à l'expansion nazie. Historiquemeent, comme culturellement d'ailleurs, la Russie est liée à l'Europe.

    Cet Etat, contrairement aux Américains, ne menace personne, et surtout pas les Européens; Il défend son dernier pré-carré, ses débouchés, ses voies de communication, son indépendance stratégique, sans cesse amputés par l'agressivité jalouse des Américains et par la menace que constitue l'installation de boucliers anti-missiles à sa lisière, l'empêchant, le cas échéant, de protéger ses propres intérêts.

    Gardons-nous de tomber dans le bellicisme des anciens pays satellites de l'URSS, hélas membres de l'Union européenne. Leur esprit de revanche ne peut être que source de problèmes.

    Gardons-nous des mauvaises intentions des Etats-Unis, pétris de jalousie envers la puissance retrouvée de la Russie, et du désir, infiniment malsain, de dominer la planète.

    Gardons-nous de nos faux amis, et vrais dirigeants européens, viscéralement, fondamentalement, soumis à Washington. Ils nous conduisent à une pente fatale. Celle de l'affrontement, tôt ou tard, avec la Russie. Pour le seul profit des Américains, et de leurs multinationales de mort ou de la reconstruction.

    Nous avons mieux à faire : Pour affermir nos intérêts économiques (la Russie est grand fournisseur de matières premières dont nous avons tant besoin, et elle est appelée à constituer un puissant débouché pour nos produits), pour consolider la vocation de puissance européenne dans le monde, pour assurer la paix sur la planète, pour ces trois grandes raisons, nous devons impérativement coopérer avec la Russie, au lieu de chercher à la contourner, à l'encercler, ou pire encore à l'affronter comme on souhaiterait nous y conduire. Mieux, nous devons l'intégrer à l'Union européenne.

    En accomplissant une telle intégration, nous ferions un immense pas vers la consolidation de notre propre puissance, l'indépendance de l'Union Européenne et sa spécificité, et la paix dans le monde qui passe, inévitablement, par le refus de l'unilatéralisme et par l'équilibre des intérêts et des pouvoirs.

    L'occasion peut nous en être fournie le Ier septembre prochain, lors du sommet européen qui aura lieu à Bruxelles sous l'égide de Nicolas Sarkozy, consacré à l'avenir de l'Europe... et de la Russie.

    Ensemble, pour un avenir commun complémentaire, serein, fort, indépendant, multipolaire, et de paix.

    Il est temps de faire prévaloir l'intérêt des peuples, l'audace de la pensée, et la Sagesse.

    Alors, l'humanité aura fait un grand pas... pour l'accomplissement du meilleur. Pour une fois !





    wikipedia.org

    TAGS :

    Russie, URSS, Union Européennne, Poutine, Etats-Unis, choc est-ouest, choc barbarie-civilisation, Ossétie, Caucase, wodka, Ukraine, pays satellites de l'URSS, hégémonie américaine, Eltsine, médias, désinformation, occident...



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